Au cours du xx^e siècle, le reflux gastro-œsophagien est passé du statut de maladie rare et grave à celui d’une affection fréquente et évoluant, le plus souvent, en l’absence de toute lésion significative. Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dominent sa prise en charge et sont désormais prescrits majoritairement de façon empirique. Les manifestations extradigestives réclament des tests diagnostiques plus performants et une prise en charge plus rigoureuse. Les modalités de prescription des IPP ont rapidement évolué pour aboutir au concept de traitement à la demande et leur mise en vente libre devrait se généraliser. Les échecs relatifs des IPP conduisent à un foisonnement de nouveaux antisécrétoires mais les avancées cliniques sont, pour le moment, décevantes et le bien-fondé de cette escalade est incertain. Le concept de reflux non acide ouvre des perspectives diagnostiques et thérapeutiques plus novatrices qui devront cependant être validées. À cet égard, le traitement endoscopique réclame des techniques plus fiables et des essais plus rigoureux. Le reflux réfractaire aux IPP s’inscrit majoritairement dans le cadre de troubles fonctionnels œsophagiens dont la prise en charge diagnostique et thérapeutique doit être améliorée. L’œsophage de Barrett est un enjeu majeur pour les prochaines années. Son dépistage et sa prévention apparaissent, pour le moment, inaccessibles. Sa surveillance et la prévention de ses complications néoplasiques devraient bénéficier des progrès de l’endoscopie diagnostique et interventionnelle.

During the 20th century, gastro-esophageal reflux moved from the status of a rare and severe disease to that of a frequent disease occurring mostly, in the absence of any significant lesions. Proton pump inhibitors (PPIs) are the mainstay of its therapy and are prescribed mainly in an empirical way. Extradigestive manifestations require more accurate diagnostic tests and therapeutic management. The modalities of prescription of the PPIs quickly progressed toward the on-demand therapy and over-the-counter PPIs should become widespread. The relative failures of PPIs led to a profusion of new antisecretory agents but clinical improvements are presently disappointing and the rationale of this escalation is questionable. The concept of non acid gastro-esophageal reflux opens more innovative diagnostic and therapeutic perspectives which, however, must be validated. In this respect, endoscopic treatment needs more reliable techniques and more rigorous trials. Gastro-esophageal reflux refractory to PPIs corresponds mainly to functional esophageal disorders that need diagnostic and therapeutic improvements. Barrett’s esophagus constitutes a major challenge for the next few years. Its screening and its prevention seem, for the moment, inaccessible. Its survey and the prevention of its complications should benefit from progress of diagnostic and interventional endoscopy.